Les 11 situations (gênantes) où un indépendant peut mieux communiquer !

Dans la vie d'entrepreneur indépendant(e), il faut toujours être prêt à faire une rencontre décisive (c'est comme l'amour, il paraît que ça peut arriver à chaque coin de rue !)

Voici une compilation de 11 situations auxquelles j'ai déjà été confrontée, et pour lesquelles j'aurais aimé réagir plus professionnellement.

Pour chaque situation, tu trouveras ci-dessous :

- Le plan A : La réponse improvisée que j'ai trouvée sur le moment... C'était pas forcément la mieux.

- Le plan B : La réponse que j'aurais aimé avoir pour réagir plus professionnellement. C'est celle-ci qu'il faut préparer !

- Le plan C : La réponse juste pour rire.

 

Prêt à vivre ma vie d'indépendant(e) et à voir dans combien de situations tu te reconnais ?

1. Au boulot, quand tu es encore salarié

Eh oui ! Avant ta merveilleuse vie d'indépendant(e) tu avais déjà du mal à t'exprimer...

La situation : Tu es consultant(e) en organisation et management. Les consultants ont l’habitude de travailler sur plusieurs projets en même temps, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire nous ne sommes pas tous capables de sortir les enjeux, la démarche, et les préconisations après une première journée d’intervention… Alors, quand un collègue, devant la machine à café, te demande de lui raconter ta nouvelle mission trop cool sur laquelle tu viens juste d’être parachuté(e).

 

Plan A : Tu restes un peu bouche bée : Qu’est-ce que je dois lui dire ? Lui raconter les détails de ma première journée ? Lui avouer que je n’ai rien compris aux 50 abréviations que mon client a utilisées ?...

 

Plan B : Tu lui réponds : « Tu sais les enjeux sont assez complexes, la mission est très intéressante… D’ailleurs, toi qui a déjà travaillé sur tel ou tel sujet, j’aimerais avoir ton avis sur un point. Aurais-tu un petit créneau pour en discuter vendredi après-midi ? ». Tu gagnes du temps pour peaufiner ta compréhension de la mission, en plus, tu vas pouvoir bénéficier de conseils pour la réalisation de celle-ci ! Bonus ultime : la petite réunion « à la cool » du vendredi après-midi avec ton pote de la machine à café.

 

Plan C (en dernier recours) : Tu lui dis : « C’est une mission top secrète. Je ne peux pas en parler ». Ce qui va attiser sa curiosité et te donner un côté un peu mystérieux et inaccessible… Attention, le côté mystérieux et inaccessible ne durera pas lorsqu’il découvrira le subterfuge.


2. En RDV romantique

La situation : Au restaurant, lors de votre premier rendez-vous, le beau gosse avec qui tu dînes te regarde dans les yeux et te demande ce que tu fais dans la vie et comment tu vois ton avenir professionnel.

 

Plan A : Tu t’embarques dans un long discours comme quoi tu n’es pas sûr(e) de l’avenir, mais tu es passionné(e) de ci, de ça… Tu ne sais pas encore bien où ton entreprise va te mener mais tu y vas. Tu lui racontes ton parcours jusqu’à aujourd’hui en détaillant chacune des étapes et principales prises de conscience sur le travail, la place que tu voulais avoir dans le monde et l’importance de ton épanouissement personnel. Tu lui expliques dans le détail les offres que tu es en train de mettre en place. Tu lui montres ton site, tes vidéos, tu lui demandes son avis sur tout. Cette technique c'est quitte ou double… Soit le mec va vraiment accrocher avec toi et c’est cool, soit tu vas lui faire peur. Alors si tu es sûre que ton futur copain doit pouvoir t’écouter parler boulot deux heures non-stop dès le premier RDV, du type « c’est un rite de passage » ou « je le teste » c’est OK tu peux prendre le risque ! Sinon…

 

Plan B : Tu lui sors un evelator pitch bien préparé de 60 secondes chrono. Et hop, le message est passé, on parle de ça s'il accroche ou on change de sujet rapido.

 

Plan C : Tu l’embrasses directement et passionnément pour l’empêcher de te poser des questions. Vous allez écouter du punk féminin chez toi. C’est le début d’une belle aventure.


3. Un inconnu au Hellfest

La situation : Tu es dans le plus grand festival de Métal d’Europe pour la première fois de ta vie. Un petit brun vient vers toi et te dit : « Hey ! Tu n'es pas la chanteuse d’ Harpn’gun ? (nom de mon ancien groupe de musique folk) J’aime ce que vous faites, continuez ! ».

 

Plan A et B : Tu le remercies, tu t’assures qu’il est bien de Béziers (ta ville natale, celle où tu as fait tes 20 concerts), et tu tentes de cacher ton égo qui fait maintenant la taille de la tour Eiffel. Dans ce cas-là, la seule chose à faire est bel et bien de remercier et de profiter du moment. Jouir de cette reconnaissance et de cet amour illimité que l’on ressent pour soi-même. La personne qui vient de te parler est dans un festival de Métal, elle est complètement bourrée, il n’est nullement nécessaire de lui baratiner la moindre phrase, la moindre communication officielle, car tout serait aussitôt oublié. Ne gâche pas cet instant de pureté. PS : Ça marche aussi quand on t’envoie un mail de remerciement, un message gentil, des compliments après un concert ou une intervention. PROFITE.

 

Plan C : Tu pleures de joie, le serre dans tes bras, et lui racontes pendant 10 minutes pourquoi ça te fait trop plaisir. (Un peu lourd)


4. La meuf qui boit un café au soleil à côté de toi à Sète

La situation : Balade en famille sur le port de Sète. On se pose pour boire un café au soleil, et une nana sympa qui est assise à côté de nous commence à nous parler d’art. Comme toi, tu es photographe-vidéaste, tu aimes bien cette conversation. Très vite, elle te dit qu’elle est à la DRAC du Languedoc Roussillon (institution qui attribue tous les financements régionaux aux projets artistiques), et qu'elle est spécialisée dans les projets de danse. Tu lui cites quelques compagnies que tu connais, elle accroche, et elle te demande ta carte de visite. 

 

Plan A : Tu n’as pas de carte de visite sur toi… Elle veut consulter ton site internet, mais il n'est pas encore en ligne… Bref, tu commences à ramer… Tu essayes de te rappeler ton lien Facebook et de lui écrire sur un bout de papier. Tu peux aussi chercher ta page sur son téléphone et l’obliger à Liker.

 

Plan B : Tu lui demandes son mail et tu lui envoies dès que possible toutes les infos pour qu’elle puisse voir ton travail. Idéal : Tu as une carte de visite, un site simple d'accès, et une newsletter. Tu prends son email.

 

Plan C : Tu te dis que de toute façon tu ne la reverras jamais et qu'elle était mal coiffée.

 


5. Avec tes copines entrepreneurs

La situation : Tu participes à ta première rencontre de l’anti-école d’entreprenariat (programme et communauté en ligne géniale !). Toutes les filles sont supers sympa, tu viens de parler deux heures avec elles et vient le moment d’échanger les cartes de visite.

 

Plan A : Alors tu fais quoi : tu leur donnes ta carte pro actuelle, ta carte de visite musicale, ton Youtube, ton facebook ?... Heu… Tu fais SIMPLE et tu improvises une carte de visite faite à la main sur le moment : avec ton nom, ton prénom, ton tél perso, ton mail perso, et tu mets « consultante/artiste ». C’est simple, efficace, et ça te permet de remettre à demain tes questions existentielles.

 

Plan B : Tu sors une carte de visite simple avec ton numéro de téléphone et la nature de tes activités.

 

Plan B-bis : Tu prends les cartes de visite de toutes tes nouvelles copines et tu les tiens informées dès que tu te lances concrètement dans quelque chose.


6. Chez ton encadreur

La situation : Tu deviens pote avec l’encadreur en bas de chez toi, et dans la discussion il te demande ce que tu fais dans la vie. Tu es actuellement entre 5 projets différents (conseil, animation de formation, cours particuliers, musique, théâtre, …), tu ne sais pas comment répondre simplement à la question… (à noter que cette situation marche aussi pour tout commerce de proximité : boulangerie, pharmacie, poste, fleuriste…).

 

Plan A : Tu réfléchis rapidement à ce que tu as fait hier et tu décides d’en faire une vérité générale : « Hier, j’ai gratté ma guitare toute la journée dans mon canap… Je suis donc guitariste ». Tu lui réponds : « Je suis guitariste ». C’est simple et efficace, mais un peu dommage car il cherchait peut-être un(e) prof de math…

 

Plan B : Tu dégaines ton elevator pitch de 60 secondes. Efficace !

 

Plan C : Tu lui demandes de préciser sa question par une technique passif/agressif: « Vous voulez dire : comment je gagne l’argent pour payer mon loyer, c’est bien cela ? ». Fin de la discussion.

 

Plan D (ça marche parfois) : Ta mère est avec toi et elle fait le pitch à ta place car elle sait te vendre mieux que toi-même.

 

Plan F : Tu t’inventes un métier fictif : « Je suis paléonthologue ». Fin de la discussion.


7. A tes clients

 

La situation : Un peu comme avec le collègue de la situation 1, tu as envie de parler de tes nouveaux projets ou de nouvelles offres mais sans pouvoir vraiment être très claire là-dessus, car ce n’est pas encore très structuré dans ta tête. Ça intéresse beaucoup ton client qui commence à te poser plein de questions.

 

Plan A : Tu improvises des réponses et un tarif, et tu vas t'en mordre les doigts dans quelques secondes...

 

Plan B : « Cela m’intéresserait beaucoup d’avoir votre avis sur… » et tu planifies un point ultérieurement pour en discuter… C’est du temps et des conseils gagnés !

 

Plan C : « Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant #suspense mais je vous tiens informé dès que l’offre est disponible ! »


8. En repas de famille

La situation : Comme chaque année ta famille se demande en quoi consiste ton travail de « consultant(e) ». Tu tentes de résumer…mais il ne vient que des phrases compliquées à l’esprit. Et puis, tu déprimes parce que tu te dis qu’après quatre ans de métier, tu n’arrives toujours pas à expliquer ton travail…

 

Plan A : Tu choisis 3 ou 4 mots clés associés à ton travail et tu les définis très précisément : système d’information, gestion de projet, assistance à maîtrise d’ouvrage, conduite du changement. Tu as l’air de donner un cours, ton cousin de 10 ans s’endort dans son assiette, mais tu as montré beaucoup de bonne volonté et de pédagogie. On voit bien que tu es faite pour accompagner les gens.

 

Plan B : Tu dégaines ton elevator pitch de 60 secondes. Et puis tu réponds aux questions s'il y en a. Ton oncle salue ton efficacité et ton pragmatisme. Tes grands-parents retiennent quelques mots clés.

 

Plan C (à l’ancienne) : « De toute façon vous ne pouvez pas comprendre !! ». Cette réponse est plutôt déconseillée si tu ne veux pas avoir une dispute avec tes parents comme quand tu avais 16 ans !


9. Les amis de tes amis

La situation : Tu arrives chez un pote pour squatter tout le week-end chez lui (dans une ville cool : Nantes, Lyon, Marseille ou Montpellier par exemple). Il a commencé l’apéro avec ses potes et fait tourner un premier pétard. Ils sont encore tous à l’université. On te demande quelles études tu fais sur Paris. Alors là, tu es bien obligé(e) d’expliquer que tu n’es plus étudiant(e) mais… comment parler de ton taff, tes questionnements, tes problèmes de facturation, sans avoir l’air d’une vieille con(ne) ?

 

Plan A  : Tu cherches à te faire accepter dans le groupe par un débordement d’enthousiasme lié à ta nouvelle vie d’indépendante. Ton discours parle de ta manière de te rapprocher de qui tu es vraiment, que tu veux réaliser tes rêves et aider les autres à réaliser les leurs. Tu fais aussi beaucoup de théâtre et de musique. Tu t’éclates enfin dans ta vie. Tu écoutes ton intuition, tu es un(e) rebel(le) réfléchi(e) de ce monde, et tu as de très bonnes lectures à leur conseiller. C'est quitte ou double : soit effet waouhou soit tu vas juste les saouler...

 

Plan B : Tu dégaines ton elevator pitch de 60 secondes !

 

Plan B -bis : Tu prends leur contact et les inscris à ta newsletter.

 

Plan C : Tu prends le pétard et parles de permaculture.


10. Dans un bar

Celui là, il est notamment pour les musiciens...

La situation : Tu bois des verres dans un bar, un petit concert se met en place, tu te dis que tu aimerais jouer avec ton groupe dans ce lieu. Mais tu n’oses pas aller voir le serveur pour lui demander comment être programmée.

 

Plan A : Tu demandes à un pote de jouer le « manager » de ton groupe de musique. Il parle à ta place. Pratique, mais il manque quelques détails techniques comme le nom de ton groupe, ton adresse mail, tes tarifs, tes dispos…

 

Plan B : Tu prends ton courage à deux mains, et sors ton elevator pitch bien préparé. Oh, tu as même une carte de visite et un CD sur toi !

 

Plan C : Tu notes le nom du bar dans ta liste « Bar où jouer à Paris » et tu ne candidateras jamais. En fait, même si tu trouves comment candidater, il y a 1% de chance d’avoir une réponse car le barman n’a pas le temps de jouer le programmateur et de regarder 50 mails par jour.


11. Le grand final : en réunion de lancement de ton projet

La situation : Ton boss (ou ton banquier) valide le lancement d’un nouveau projet. Tu dois lui présenter l’objectif, les enjeux, la durée…

 

Plan A : Tu ne sais pas par quoi commencer... Non, mais, quoi, tu ne t’es pas préparé(e) ! Pour le coup, tu n'as pas d'excuses !


Tout ce que je viens d'écrire n'avait déjà pas de secret pour toi ? BRAVO !

Conclusion


Toutes ces idées sont des solutions plus ou moins concrètes pour t’éviter de sombrer, parce que cela arrive à tout le monde ce genre de situation, et aussi pour te faire rigoler un peu.

 

Maintenant, faisons un exercice : choisis une de ces situations dans laquelle tu as déjà été (ou celle qui en est la plus proche), et imagine comment cela aurait été si tu avais eu un vrai plan d'attaque ?

Imagine que tu peux présenter tes projets sans honte, sans bafouiller, sans embrouiller avec des tonnes de détails, bref, tu peux réussir à présenter ton travail de manière simple et efficace.

 

Tout cela est possible ! Si, si, voici le grand secret : il faut te préparer !

Comme tout travail, partager un état des lieux de tes projets et de ta vie demande un entraînement.

 

Alors, je ne dis pas que tu dois être parfait(e) dans toutes les situations ci-dessus. Il est fort probable que lorsque tu es en train de bronzer sur une plage en vacances tu n’aies pas envie de parler de ton travail et c’est très bien ! Mais, j’aimerais que ce soit TON choix, et non un choix par défaut du type : « j’ai peur de ne pas y arriver donc je ne vais même pas essayer. Oh, tant mieux, c’est les vacances donc j’ai une excuse ».

 

Non ! Au-delà de notre image dans les réseaux sociaux, nous faisons aussi des rencontres imprévues et parfois décisives dans la vraie vie. Et cette exposition de soi, réelle, franche, sans filtre, est la plus difficile.

 

Alors, personnellement je pense que le plan A, à partir de maintenant, c’est d'avoir les outils nécessaires et suffisants pour présenter ton projet rapidement à l'oral (elevator pitch), prendre un contact (newsletter), donner quelque chose à ton contact pour qu'il se rappelle de toi (carte de visite) ou lui permettre d'en savoir plus s'il le souhaite (site internet, réseaux sociaux, blog). 

 

Ces 4 outils simples sont la clef d'un bon premier contact en toute circonstance : 

- Préparation au pitch elevator

- Mise en place d'une newsletter

- Création d'une carte de visite pro

- Site internet, réseaux sociaux ou blog